L'article traite des enjeux mémoriels et historiques soulevés de manière explicite et implicite dans le roman Revoir Nevers (2006) de Roger Magini. Il s'agit d'abord d'analyser les réflexions diverses à l'égard du passé suscitées au cours de la lecture, soit son appropriation difficile, les médias de transmission de la mémoire et l'image de l'Histoire véhiculée. Ensuite, l'analyse se penche sur les liens intertextuels qu'entretient ce court roman à structure narrative complexe à La Femme des sables d'Abé Kôbô et à Hiroshima mon amour de Marguerite Duras. Ce faisant, l'article a recours à l'étude de Catherine Dana sur les "Fictions pour mémoire" (1998) afin de démontrer le potentiel de Revoir Nevers d'agir en tant que "fiction pour commémoration".